Jacky Botherel est né dans une famille d’ostréiculteur-sardinier en décembre 1946 à la Pierre Jaune bien à l‘écart du bourg, au-delà de Kervilor. « Avant il n’y avait personne par là » s’amuse t’il en songeant à la maison familiale. Son père, entreprenant et bâtisseur, déménagera deux fois et creusera le grand étang qui borde sa maison. C’était un sportif. A l’image de nombreux bretons, il profitait de son temps libre pour parcourir à vélo les routes de campagne en de longues randonnées et tâtait un peu de compétition. « Il n’y avait que le vélo ici. » Jacky Botherel
Jacky grandit dans cette culture familiale de mer et de grand air, d’effort et d’entêtement. Il fréquente l’école des garçons de la Trinité-sur-Mer et passe le certificat d’étude. Puis il intègre l’entreprise familiale. « Je travaillais à l’ostréiculture ». Des difficultés visuelles l’empêchent en effet de partir à la sardine. L’été, après avoir placé les tuiles avec sa mère pour le captage des naissains d’huîtres plates, tandis que les autres vont en pêche, il enfourche alors sa bicyclette sans itinéraire prévu à l’avance. Il collectionne les kilomètres. Bientôt, il adhère à l’Union Cycliste d’Auray mais, le club n’apporte guère de concours à ses adhérents. « On y prenait notre licence. C’est tout. On a appris en regardant les anciens ». Il assiste aux courses auxquelles son père participe. Son idole alors, c’était Roger Belz. « Au club, il gagnait toutes les courses ». Il saute le pas à 14 ans pour une première course à Pluvigner, puis emporte, le Grand Prix Jean Marie Goasmat, gagne 7 courses l’année suivante et enchaîne les victoires, 17 en 1963, 35 en 1964.
Ses succès attirent l’attention. Présélectionné en 1965 pour le championnat de France, il termine 3ème. Il n’a pas 19 ans. Le championnat du monde a lieu cette année-là en Espagne à San Sebastian sur le circuit Lasarti. Il va s’y entraîner comme remplaçant dans l’équipe de France. Après 1 mois de stage, les défections de Cyrille Guimard puis, de Jean Claude Maroilleau, le font monter en ligne pour une course de 180 kilomètres avec 200 concurrents. Il franchit en tête la ligne d’arrivée et emporte la médaille d’or et son maillot multicolore. « C’est le plus beau des maillots avec les couleurs des cinq continents ». Il participe alors à tous les championnats de Bretagne, puis, devenu professionnel en 1971, aux Tours de France comme équipier de Lucien Van Impe.
En 1975, après 10 ans de « passion-vélo », il quitte le cyclisme professionnel, pour ouvrir un magasin de diététique à Auray. « Cette année-là, les huîtres plates ont crevé ». Ces dernières années l’ont sensibilisé aux méthodes de vie saine et équilibrée. Il se tourne alors vers le vélo-loisir qu’il ne cesse de pratiquer encore. Depuis 2004, devenu président du vélo-club de Carnac, il entraîne ses 55 adhérents chaque dimanche matin sur les routes de la région.