Lors d'une sortie au sein du Cyclo Club de Carnac, nous avons fait une halte chez notre sponsor "la Trinitaine" en remerciement pour son implication lors de nos manifestations.
Sur cette photo prise au magasin la trinitaine entre Crach et Saint Philibert, vous pouvez constater de la présence au centre de la photo de Monsieur Bernard Petit
Ancrée au cœur du département du Morbihan, sur la commune de Saint-Philibert, à quelques encablures du joli port de La Trinité-sur-Mer, La Trinitaine laisse échapper des portes de son usine un parfum de beurre chaud. Pas de doute, c’est bien ici que se fabriquent quatre-quarts et madeleines, palets et autres «cigarettes», le produit historique de la marque, créé il y a soixante ans par Lucien Petit dans son four de pâtissier.
Quand elle longe les murs de l’imposante bâtisse rouge qui englobe l’usine et sa boutique, Anne-Marie, petite-fille du fondateur et actuel PDG, remonte aussi le temps. Car les souvenirs d’enfance de la jeune femme sont intimement liés à ceux de l’entreprise : «Ici, c’était notre salon qu’on a très vite transformé en magasin. Là, à la place de ces bureaux, c’était ma chambre… Pour voir mes parents, il fallait être présent dans l’entreprise. Alors très tôt, j’y ai travaillé, par esprit de famille et aussi pour gagner mon argent de poche.»
À la retraite depuis cinq ans, Bernard Petit, fils de Lucien, continue à faire régulièrement «un petit tour» dans ce lieu auquel il a consacré plus de quarante ans de sa vie professionnelle. Dans ce bâtiment moderne de quelque 35 000 mètres carrés, Bernard arpente les allées, serre des mains, échange quelques mots, et jette son regard d’expert sur les chaînes qui débitent à grande vitesse, sur de larges plateaux, des biscuits prêts à être ensachés, puis expédiés sur de larges palettes. L’usine, Bernard la connaît bien.
C’est lui qui l’a implantée sur son emplacement actuel – 2 200 mètres carrés à l’époque. C’est lui, aussi, avec Marie-Annick, son épouse, qui a doté La Trinitaine de ses premiers magasins de vente directe, avant de confier en 2009 les destinées de la société à ses enfants.
«On a connu des années vraiment difficiles. Dans les années 1970-1980, nous vivions ici, à quelques mètres de l’usine qui tournait jour et nuit. On a passé des années sans prendre de vacances, avec des enfants encore petits qui passaient de bras en bras !» se souvient Marie-Annick, qui se consacre désormais à son rôle de véritable «mamie gâteau» avec ses huit petits-enfants, âgés de 3 mois à 21 ans.
Au moment de prendre le relais, afin que chacun trouve la place qui lui corresponde le mieux, les trois frère et sœurs ont effectué un bilan de compétences. «Le bilan a montré que j’étais la seule à raisonner de façon globale», explique Anne-Marie. «Mes parents pensaient que Yann allait prendre la tête de l’affaire. Mais mon frère hésitait, il avait aussi envie de suivre son propre chemin. Pour mes parents, ça a été dur», explique la fille aînée, bien décidée à prouver qu’elle ne manque pas de détermination pour assurer la pérennité de l’affaire. «De toute façon, elle a toujours été la chef !» sourit Gaëlle, directrice générale du réseau de magasins, et de douze ans sa cadette, en berçant Marin, le petit dernier.
En 2012, la nouvelle équipe dirigeante connaît son baptême du feu. À la hausse du coût des matières premières s’ajoute la flambée du prix des œufs. «Cette même année, ma sœur et moi étions enceintes, mon frère avait des doutes sur sa place dans l’entreprise et a fait le choix de se consacrer à son propre réseau de magasins… Nous avons donc décidé de faire appel à des cadres extérieurs à la famille, ce qui nous aide beaucoup», explique Anne-Marie.
Désormais, la société compte une quarantaine de boutiques implantées en majorité dans le Grand Ouest. En plus des références de la marque, on y trouve un véritable catalogue du «Made in Breizh» où se côtoient pâté Hénaff, la bière Coreff et autres produits locaux, à l’effigie du «Gwenn ha Du» (le drapeau breton) et autres hermines bretonnes.
Le caractère familial de l’entreprise donne-t-il à ses dirigeants une plus grande liberté ? Pas si sûr. «On a des actionnaires, même s’ils sont de la famille. On doit toujours des comptes à quelqu’un», répond Anne-Marie. Contrairement à la plupart de ses concurrents contrôlés par des grands groupes, les capitaux ne semblent pas près de changer de main.
Et la relève semble assurée. «Mon fils aîné de 21 ans et ma fille de 19 ans ont déjà fait des petits boulots dans l’entreprise. Mais il est important qu’ils aillent aussi faire leur expérience ailleurs, même si mon fils semble déjà ouvert à une proposition !» Un esprit de famille qui réjouit Anne-Marie, même si elle confie en souriant préférer «attendre un peu avant de rajouter une nouvelle strate familiale dans l’entreprise».
Anne-Marie n’en fait pas mystère : travailler avec ses proches est parfois éprouvant, d’où l’intérêt du coaching familial suivi cette année par ses membres. «Cette expérience a permis de se dire les choses et de repartir sur de bonnes bases. C’était positif.» Une manière de se préparer à souffler ensemble sereinement les 60 bougies que la marque allumera l’année prochaine pour l’anniversaire de sa création. Et aussi de poursuivre l’aventure avec un bel optimisme. «Charlie Chaplin disait : ”C’est du chaos que naissent les étoiles...” J’y pense souvent», conclut Anne-Marie.